Un nouvel ordre mondial ?

Chapitre 10 | Sommaire de ce chapitre

L’ombre d’un nouvel ordre mondial

En quête de paix

Une nouvelle tentative d’unité mondiale

Une source fiable

Il n’y a pas de temps à perdre

Ici, dans la ville de Brasilia, le jour se lève tranquillement. C’est apparemment un jour comme n’importe quel autre. Plein de violence, d’incertitude et de menace de guerre dans le monde. Cela fait partie de notre pain quotidien. Nous sommes déjà habitués aux mauvaises nouvelles. Les journaux ne contiennent rien de neuf ; ils véhiculent presque toujours le même type d’informations.

L’instabilité continue à marquer profondément toute la planète. L’on voit encore aujourd’hui les effets du Printemps arabe, considéré comme la première grande vague de protestations laïques et démocratiques du monde arabe au XXIe siècle, qui détrôna il y a quelques années déjà plusieurs dirigeants des pays musulmans. Mais l’esprit de contestation continue. En Syrie, les combats ont atteint des niveaux de massacre brutal où des milliers d’innocents ont perdu la vie devant l’apparente indifférence des gouvernements occidentaux.

Le déséquilibre a même touché le Vatican, symbole historique de stabilité. Fait imprévisible, Benoît XVI a renoncé à son pontificat au milieu de rumeurs de trahisons et d’intrigues. L’arrivée d’un jésuite sur le trône de saint Pierre, François Ier, a ranimé la lutte entre progressistes et conservateurs, ces derniers encaissant un coup dur. 1 Mais le combat est loin de s’achever.

Les choses tournent mal sur la planète. L’économie mondiale continue à s’enfoncer dans les sables mouvants de l’endettement public, des crises politiques, des ajustements fiscaux et d’un taux élevé de chômage. Les excès des spéculateurs financiers de la décennie précédente se sont terminés par une montagne de crédits impossibles à solder, conduisant à la faillite de centaines de grandes entreprises et de banques qui durent être sauvées par les gouvernements.

Par conséquent, la dette publique, déjà élevée, atteignit des quotas jamais vus dans les pays les plus développés ; son poids retomba sur la population, qui fut soumise à de sévères programmes d’ajustement, ce qui aggrava la crise et empira les conditions de vie des classes les moins favorisées.

Alors que l’Amérique latine semblait rester en marge de la crise grâce à son lien croissant avec les économies asiatiques, elle commence pourtant à en ressentir les effets, car la Chine et d’autres économies asiatiques éprouvent des difficultés à exporter en Europe comme aux États-Unis. Le tigre asiatique compte plusieurs mois de chute dans son activité économique et le Brésil, principale économie latino-américaine, lutte pour ressusciter la croissance économique de ces dernières années. 2 En ces temps-ci, personne ne peut se sentir à l’abri d’une crise financière.

Entre-temps, l’économie européenne se noie et bat l’eau de tous côtés pour trouver une planche de salut. La Banque centrale européenne (BCE) exige à nouveau des pays endettés qu’ils fassent tout le nécessaire pour consolider leurs comptes publics. Les désastres économiques de Chypre et de la Grèce qui ont démoralisé l’Union européenne remettent de plus en plus son existence en question.

L’ombre d’un nouvel ordre mondial

Face à ce sombre panorama mondial qui touche tous les domaines, beaucoup se demandent si un«  nouvel ordre mondial » n’est pas nécessaire. Cette expression s’utilise de plus en plus souvent ces derniers temps pour se référer à une nouvelle période de l’histoire dans laquelle les pouvoirs politiques s’uniraient sous un seul drapeau afin de résoudre le désordre mondial. C’est dans le document que Thomas W. Wilson, vingt-huitième président des États-Unis, prépara après la première guerre mondiale pour recommander la création de la Société des Nations (à l’origine de l’Organisation des Nations unies - ONU) qu’on employa pour pour la première fois l’expression « nouvel ordre mondial ».

Cette expression fut à nouveau utilisée avec une certaine réserve à la fin de la seconde guerre mondiale. Son usage s’intensifia pendant la dernière période de la guerre froide, quand les présidents Mikhaïl Gorbatchev et Georges Bush l’employèrent pour définir l’esprit de coopération entre les grandes puissances du monde que l’on cherchait à matérialiser.

En 1991, alors que l’Irak et le Koweït entraient en guerre, le magazine Time publia ce qui suit : « Tandis que les bombes tombaient et qu’on lançait les missiles, l’espoir d’un nouvel ordre mondial céda la place au désordre commun (…) Personne ne doit se faire d’illusions en pensant que le nouvel ordre mondial, dont on se vante tant, a été établi ou est près de l’être. » 3 Tous s’accordent sur la nécessité de changer l’état actuel des choses.

La vérité est qu’aucun pays ne désire perdre sa souveraineté. Pourtant, tous souhaitent un climat de paix, d’harmonie et de coopération entre les nations. La question est : comment s’établira ce nouvel ordre mondial ? L’idée n’est pas saugrenue, comme d’aucuns pourraient le penser. Un nouvel ordre mondial est le souhait de tout cœur sensé. Aujourd’hui, il est de plus en plus attrayant de penser à l’ordre au milieu d’une planète où le désordre règne dans des questions telles que le crime organisé, la violence, le chômage, la corruption, la multiplication des maladies, la pollution de l’environnement, etc. Des foules rêvent d’un monde placé sous un seul drapeau, sans frontières, sans différences ni préjugés. N’est-ce qu’une utopie ou une possibilité ?

Ces dernières années, grâce au développement de la technologie et des réseaux sociaux, le rêve d’un nouvel ordre mondial semble plus réalisable. Le monde globalisé dans lequel nous évoluons est devenu de plus en plus petit. Dans le hameau global, il faut à peine quelques secondes pour qu’une nouvelle passe d’un océan à l’autre. Les distances et espaces se sont amenuisés. Les vides ont été comblés. L’espoir d’un nouvel ordre mondial est perçu comme moins utopique.

On oublie pourtant quelque chose de fondamental. Le cœur humain est une boîte à mystères. Il ne se comprend pas lui-même. Il porte des traumatismes et des complexes aux origines inconnues, mais qui le rendent égoïste, et non par manque de volonté ! Ce n’est pas non plus par manque de communication. Le grand obstacle est l’être humain lui-même, qui observe le monde et la vie par une lorgnette centrée sur lui-même. C’est le cas des individus, des familles, de la société et des gouvernements. Le défi du nouvel ordre mondial ne consiste pas à rompre les barrières des distances - qui n’existent déjà plus - mais à percer les murs des préjugés et peurs dont l’homme et la femme contemporains s’entourent pour se cacher.

Tant que le cœur humain ne changera pas, un nouvel ordre mondial sera impossible. Des gouvernements s’élèveront puis tomberont. Différents systèmes politiques défileront sur la passerelle de l’histoire et disparaîtront. Le temps contemplera la succession des projets avortés d’unir les nations du monde, mais les choses iront de mal en pis. D’après la Bible,«  quand les hommes diront«  Paix et sureté ! », alors une ruine soudaine les surprendra, comme les douleurs de l’enfantement surprennent la femme enceinte, et ils n’échapperont point. » (1 Thessaloniciens 5 : 3)

En quête de paix

On n’a jamais autant parlé de paix dans l’histoire du monde que de nos jours. La raison fondamentale de l’existence de l’ONU est de promouvoir la paix entre les peuples. Qu’est-ce que cette institution a obtenu dans ce domaine ? Menacés par la violence, nous vivons une époque de peur et d’angoisse. Personne n’a confiance en personne. Les gens vivent dans leurs propres maisons comme des prisonniers, entourés de clôtures électrifiées et de systèmes de sécurité. La Parole de Dieu a lancé des avertissements à propos de cette situation : « Des hommes mourront de frayeur en pensant à ce qui devra survenir sur toute la terre. » (Luc 21 : 26, Bible en français courant).

LA STATUE DE DANIEL 2

La tête d’or Elle représente l’Empire néobabylonien (905-539 av. J.-C.). L’or étant le premier de tous les métaux, ce règne serait glorieux. En faisant tomber l’Assyrie, Babylone hérita de toute la Mésopotamie, la Syrie et la Palestine. Après avoir soumis l’Égypte, elle n’eut plus de rival. Nebucadnetsar II gouverna avec succès durant 40 ans. Il mourut en l’an 262 av. J.-C., à 104 ans. Cependant, à sa mort, diverses luttes pour le pouvoir opposèrent ses successeurs. Durant ses dix dernières années d’existence, l’Empire fut gouverné par Belschatsar, en corégence avec son père, Nabonide. L’Empire tomba face aux armées médoperses, en 539 av. J.-C., la nuit du 12 octobre, alors que le roi Belschatsar célébrait une fête (Daniel 5).
La poitrine d’argent Elle représente l’Empire médoperse (539-331 av. J.-C.). Autour de l’an 1000 av. J.-C., les Mèdes étaient un peuple peu organisé de pasteurs qui vivait dans l’est de l’Assyrie ; les Perses étaient en contact avec eux. À l’origine, ces derniers avaient leur propre roi, mais au départ, le roi des Mèdes exerçait son pouvoir tant sur les Mèdes que sur les Perses. À partir de Cyrus, les Perses détinrent le pouvoir exclusif. Après avoir soumis Babylone, ils s’érigèrent comme la nouvelle puissance de la région.
Le ventre de bronze Il représente l’Empire gréco-macédonien (331-168 av. J.-C.). Grâce à son brillant leadership, Alexandre Legrand fut un des chefs miliaires les plus fameux de l’histoire. Il commença son invasion par l’Asie Mineure en 334 av. J.-C. Il dérouta Darius III en 333 av. J.-C. lors de la bataille d’Issos. De plus, il vainquit les armées perses en 331 av. J.-C. lors de la bataille d’Arbèles et devint propriétaire de l’Orient. Il réalisa une expédition au cœur de l’Asie et mourut en 323 av. J.-C. lors de son retour à Babylone. À sa mort, l’Empire se divisa entre quatre généraux : Lysimaque, Séleucos, Cassandre et Ptolémée.
Les jambes de fer Elles représentent l’Empire romain (168 - 476 av. J.-C.). Les guerres puniques (264 - 146 av. J.-C) marquèrent un pas gigantesque pour l’avancement de la domination romaine sur le monde. De même, la destruction de Carthage, en 146 av. J.-C., élimina un des plus grands rivaux de Rome. Les guerres macédoniennes englobèrent la période de 215 à 168 av. J.-C. et menèrent à l’assujettissement non seulement de la Macédoine, mais aussi d’une partie de l’Asie Mineure. Jules César fit de vastes conquêtes en Gaule et en Allemagne, il traversa le canal de la Manche jusqu’aux Îles Britanniques et devint l’Empereur de Rome de 48 à 44 av. J.-C. Rome gouverna un plus grand territoire que les Empires antérieurs et son hégémonie fut celle qui dura le plus longtemps (environ six cents ans). De plus, dans toutes ces provinces, l’Empereur établit un système de gouvernement qui servit de modèle pour les pays européens durant les siècles qui suivirent. Cependant, l’influence du puissant Empire s’effrita et celui-ci subit à plusieurs reprises les invasions barbares, jusqu’à succomber en l’an 476 quand Odoacre, chef des mercenaires germaniques, démit le dernier Empereur romain
Les pieds de fer et d’argile Les tribus barbares furent la base de la formation des pays d’Europe. Après vinrent le féodalisme et le Moyen Âge. Celui-ci céda le pas aux Temps Modernes et, avec ceux-ci, le développement de la science, de la technologie et la sécularisation. Dans un passé récent, Napoléon Bonaparte et Adolphe Hitler prétendirent établir un Empire continental par la force des armes, mais ils n’y parvinrent pas. Aujourd’hui, le monde est composé de pays pauvres et riches, où l’unité politique, économique et culturelle n’a jamais pu se concrétiser.
La pierre Dans la Bible, la pierre représente Christ (1 Corinthiens 10 : 4). Elle se réfère à la seconde venue du Christ, l’évènement le plus important de l’histoire mentionné dans les Saintes Écritures.

D’après Alejandro Medina Villarreal, El futuro del mundo revelado. Estudios bíblicos sobre los libros de Daniel y Apocalipsis, Mexico: GEMA EDITORES, 2012, p. 9.

Bien que le désir d’un nouvel ordre mondial soit dans la bouche et le cœur des dirigeants mondiaux, peu de gens savent que les Saintes Écritures affirment que ce projet sophistiqué ne sera pas le fruit des desseins ni des efforts humains. Il y a plus de vingt siècles, le prophète Daniel annonçait que les tentatives humaines allant dans ce sens aboutiraient à l’échec.4

Cette prophétie décrit la succession des peuples au pouvoir, à partir de l’empire babylonien du roi Nabuchodonosor jusqu’à nos jours. Or, l’accomplissement de la prophétie biblique se réalisa avec une grande exactitude. L’empire babylonien tomba et fut remplacé par l’empire médo-persan qui, à son tour, fut remplacé par l’empire gréco-macédonien sous le gouvernement d’Alexandre le Grand. À la mort de son chef, l’empire se divisa en quatre royaumes fragiles. Ensuite vint l’empire romain, doté de la force du fer, qui domina en peu de temps le monde connu d’alors. Pourtant, la prophétie annonçait que cet empire s’achèverait lui aussi en lambeaux pour donner le jour à la dizaine de royaumes à l’origine de l’Europe. Et cela s’accomplit ainsi.

Depuis lors, beaucoup se sont levés pour essayer d’unir le monde sous un seul gouvernement. Les rois donnèrent leurs filles en mariage dans l’intention d’unir leurs forces contre d’autres royaumes. Des étoiles fugaces apparurent, tel Charlemagne, roi des Francs et empereur d’Occident. Celui-ci étendit son royaume jusqu’à en faire l’empire carolingien, qui réunit la plus grande partie de l’Europe occidentale et centrale, mais sans dominer le monde. La dernière tentative que l’on pourrait peut-être encore mentionner est celle d’Adolphe Hitler et de son rêve maniaque d’établir une race dominante sur la planète.

L’histoire enterra une à une les tentatives humaines de créer un nouvel empire ou une puissance capable d’unifier le monde. La prophétie de Daniel dit que, « comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie d’argile, ce royaume sera en partie solide et en partie fragile. Tu as vu le fer mêlé à l’argile, parce qu’ils se mêleront par des alliances humaines ; mais ils ne s’attacheront pas l’un à l’autre, de même que le fer ne se mêle pas à l’argile. » (Daniel 2 : 42, 43, NBS)

L’affirmation « ils ne s’attacheront pas l’un à l’autre, de même que le fer ne se mêle pas à l’argile » est marquante. Elle décrit avec précision un monde inégal, avec des pays faibles comme « l’argile » et forts comme « le fer », plongés dans un milieu peu favorable à l’unité et à la coopération entre les peuples. Or, il s’agit de la Parole de Dieu décrivant la situation actuelle d’après le passé, envisageant le désir humain frustré d’entrer dans un nouvel ordre mondial.

Une nouvelle tentative d’unité mondiale

La Bible déclare qu’une nouvelle tentative de réaliser le rêve d’unir le monde aura lieu dans les derniers jours. Le livre de l’Apocalypse, fondamentalement symbolique, affirme que c’est un pouvoir représenté par une bête qui prendra cette initiative : « Alors, je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes ; sur ses cornes, dix diadèmes, sur ses têtes des noms blasphématoires. La bête que je vis était semblable à un léopard, ses pattes étaient comme celles d’un ours et sa bouche comme la bouche d’un lion. Le dragon lui donna sa puissance, son trône et un grand pouvoir. L’une de ses têtes était comme égorgée, mais sa blessure mortelle fut guérie. Étonnée, toute la terre suivit la bête. On se prosterna devant le dragon, parce qu’il avait donné le pouvoir à la bête ; on se prosterna devant la bête, en disant : Qui est semblable à la bête et qui peut lui faire la guerre ? Il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes, et il lui fut donné le pouvoir d’agir pendant quarante-deux mois. Elle ouvrit la bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour calomnier son nom et sa demeure, ceux qui ont leur demeure au ciel. Il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Il lui fut donné pouvoir sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation. Tous les habitants de la terre, ceux dont le nom n’a pas été inscrit sur le livre de la vie de l’agneau immolé depuis la fondation du monde, se prosterneront devant elle. » (Apocalypse 13 : 1-8)

LA BÊTE QUI SORT DE LA MER ET LA MARQUE DE LA BÊTE

Caractéristiques de la bête qui sort de la mer

Apocalypse 13 : 2-7

Interprétation

D’après M. Finley, La próxima superpotencia mundial, Doral : GEMA/APIA, 2006, p. 136-138.

Le recours à des expressions telles que « étonnée, toute la terre suivit la bête », « il lui fut donné pouvoir sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation », « tous les habitants de la terre l’adoraient » est très significatif. Il faut remarquer comment, dans un texte relativement court, apparaît plusieurs fois le mot « tout », ou un mot semblable tel que « entier », porteur d’un certain sens de globalisation. D’une certaine manière, tout le monde est impliqué.

Mon but n’est pas de faire une analyse profonde de cette partie de la prophétie 5 mais plutôt d’en présenter l’ultime tentative (manquée) d’unir les habitants de la terre sous un nouvel ordre mondial. Dans le langage prophétique, le terme « bête » représente un ‘gouvernement’, un ‘empire’ ou un ‘pouvoir dominant’. 6 Par conséquent, la bête décrite dans le texte de référence symbolise un pouvoir qui éveille l’admiration de toutes les races, peuples, langues et nations. Tous les habitants de la terre le suivent, sauf un petit groupe de gens formé de ceux qui demeurent loyaux au Père céleste.

Le pouvoir qui tente d’établir un ordre mondial est un pouvoir politique. Il lutte contre les peuples et les hommes. Mais il est fondamentalement religieux parce qu’il accepte leur adoration et s’attribue des prérogatives divines. Le texte dit qu’il « ouvrit la bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour calomnier son nom et sa demeure, ceux qui ont leur demeure au ciel ».

Qui cette bête représente-t-elle ? Pour l’identifier, il suffirait de trouver un pouvoir actuel présentant les caractéristiques décrites dans le texte biblique. Un pouvoir politico-religieux qui éveille l’admiration des peuples et devant lequel s’inclinent tous les rois de la terre. Un pouvoir qui contredise les enseignements bibliques, se dresse contre Dieu et reçoive l’adoration des êtres humains. Un pouvoir qui ait reçu une « blessure mortelle » à un moment donné de l’histoire, c’est-à-dire qui ait perdu la force qu’il affichait et l’ait ensuite récupérée ; un pouvoir que le monde entier suive, fasciné. Et finalement un pouvoir dont l’autorité ne soit pas personnelle mais qui lui soit octroyée par un autre personnage symbolisé par le dragon : « Le dragon lui donna sa puissance, son trône, et une grande autorité. » (Apocalypse 13 : 2)

Comme c’est impressionnant ! Mais continuer à lire le texte biblique et constater qu’il existe une nation puissante qui appuiera le pouvoir religieux pour atteindre ses objectifs perturbe. La prophétie présente aussi cette nation sous la figure d’une autre bête, décrite comme suit : « Elle exerçait toute l’autorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie. Elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes. Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu’il lui était donné d’opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de l’épée et qui vivait. Et il lui fut donné d’animer l’image de la bête, afin que l’image de la bête parlât, et qu’elle fît que tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête fussent tués. Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. » (Apocalypse 13 : 12-17)

Le texte parle d’une nation qui éblouit par son pouvoir et sa technologie. Elle accomplit des choses prodigieuses, fantastiques et admirables. L’humanité reconnaît son pouvoir et son influence sur la planète. Elle a beaucoup de prestige et recourra dans les derniers jours à tous les moyens pour faire en sorte que le pouvoir religieux représenté par la première bête atteigne son objectif : établir un nouvel ordre mondial. L’aspect terrifiant de tout ceci est que ce second pouvoir recourra à la force pour atteindre ses buts et forcer les consciences. Il obligera les êtres humains à obéir à la première bête et à recevoir sa marque. Et celui qui refusera de le faire sera persécuté au point de ne plus pouvoir ni acheter ni vendre.

Il est d’importance vitale de savoir quel pays symbolise cette seconde bête. Le préjugé, l’indifférence, la peur ou l’orgueil pourraient être fatals à la compréhension d’un thème aussi transcendant.

Une source fiable

La Bible est l’unique source d’information sûre. Mais beaucoup de gens pensent qu’il s’agit d’un livre archaïque. Il y a quelques jours, je conversais avec un journaliste au cours d’un vol de Brasilia à São Paulo (Brésil). Soudain, il me demanda : « La Bible ne fut-elle pas écrite il y a des siècles ? Comment peut-elle avoir quelque importance de nos jours ? »

C’est vrai que les temps ont changé. L’homme actuel n’est plus le même qu‘à l’époque où la Bible fut écrite. La culture, les vêtements, le genre d’alimentation, le type de musique, enfin, bien des choses sont différentes. Mais pas le cœur humain. Il continue à rester le même. Les peurs d’hier sont celles d’aujourd’hui. Les luttes familiales des temps bibliques sont les mêmes qu’affrontent la famille contemporaine. Les complexes et traumatismes qui rendirent beaucoup de gens fous au cours des siècles passés sont les mêmes fantômes invisibles qui tourmentent l’homme et la femme du XXIe siècle.

Par conséquent, la Bible et ses prophéties ne sont pas démodées et requièrent notre attention. En particulier parce qu’elles ne se limitent pas au présent mais se projettent dans le futur et affectent le destin des gens, des familles et de la société.

La prophétie de Daniel poursuit en signifiant que, malgré tous les efforts des pouvoirs mentionnés, le souhait d’établir un nouvel ordre mondial ne pourra se concrétiser. Les conflits entre pays continueront, de même que l’abondance exagérée d’un côté et la misère extrême de l’autre, que les luttes raciales, politiques et économiques, que les préjugés fratricides, le sang, la violence et les cataclysmes. Face à ce cadre, la prophétie affirme qu’au « temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la domination d’un autre peuple ; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement. » (Daniel 2 : 44)

Voilà le véritable nouvel ordre mondial. Un monde sans guerres ni mort, sans injustices ni violence. Un monde où il n’y aura plus d’égoïsme, d’orgueil, d’envie ni de mensonge. Mais ce nouvel ordre mondial sera établi par Dieu, non par les hommes. L’apôtre Jean le décrit ainsi : « Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris ; car ces paroles sont certaines et véritables. » (Apocalypse 21 : 1-5)

Ces paroles sont«  certaines et véritables ». Ce ne sont pas les promesses d’un politicien en campagne électorale. Ce sont les paroles d’un Dieu qui ne faillit jamais et en qui vous pouvez avoir confiance. « Dieu n’est point un homme pour mentir, ni fils d’un homme pour se repentir. Ce qu’il a dit, ne le fera-t-il pas ? Ce qu’il a déclaré, ne l’exécutera-t-il pas ? » (Nombres 23 : 19)

Il n’y a pas de temps à perdre

Le monde dans lequel nous vivons s’en va en lambeaux. Le nier reviendrait à fermer les yeux sur la réalité : foyers fragmentés, jeunes qui s’autodétruisent dans les flammes implacables de la promiscuité et des vices, faim, vide intérieur, haine, rancœur, violence et injustices. Nous savons tous que les plans humains pour résoudre les problèmes de notre vieille planète blessée sont inutiles. Seul Dieu peut faire quelque chose. Et il le fera. Le nouvel ordre mondial est plus près de ce que l’on peut imaginer. Mais il faut croire.

Le drame de l’homme actuel est qu’il est capable de croire dans n’importe quel mouvement idéologique, si grotesque soit-il, mais qu’il se refuse à reconnaître les solides vérités de la Parole de Dieu. J’ai eu l’occasion de discerner le portrait de bien des gens au cours d’une expérience intéressante. Ce jour-là, le train dévorait les kilomètres qui séparent Cuzco des montagnes du Machu Picchu. Mon épouse et mes enfants profitaient du magnifique paysage et enregistraient tout dans leurs appareils photographiques. Je regardais aussi par la fenêtre mais mon attention se concentrait sur la conversation de deux Européens et d’un Américain qui discutaient de la possibilité de l’intervention d’extraterrestres dans la construction de cette ville cachée entre les montagnes. L’un d’eux affirmait avec force conviction que les Incas ne construisirent pas tout cela seuls, que les constructions, la position des pierres et la logistique qu’ils utilisèrent prouvaient la participation d’êtres d’autres planètes. Son voisin lui répondit qu’il n’en avait pas le moindre doute car il avait senti la présence d’êtres d’autres mondes dès son arrivée à l’aéroport de Cuzco, une espèce d’énergie positive que l’on respire dans le milieu ambiant.

Le troisième homme était indifférent à ce que ses compagnons disaient. Il devait avoir la cinquantaine et cachait ses yeux derrière des lunettes sombres. Il portait un béret des forces armées nord-américaines. Il semblait dormir. Presque personne ne s’apercevait que quelques grosses larmes coulaient sur son visage marqué par la souffrance. L’un de ses compagnons remarqua que je les avais vues, et il essaya de le réconforter : « Du calme ! Oublie ce qui s’est passé. Les choses sont comme elles sont. Profite du paysage ! »

J’essaie souvent d’imaginer la douleur d’autrui. Je m’efforce inutilement d’entrer dans le monde intérieur des gens qui souffrent. Je voudrais disposer d’un remède prodigieux pour soulager les amertumes de l’âme. Et je le possède. C’est la Parole de Dieu. Mais que peut-on faire pour quelqu’un qui ne croit pas ? Ce matin-là, en montant dans le train, mon épouse avait salué cet homme avec courtoisie et lui avait remis un prospectus sur Jésus, l’espérance suprême. Et sans dissimuler son indifférence, il le déchira et le jeta à la poubelle.

Des heures plus tard, je le croisai à nouveau dans les ruines archéologiques de l’empire inca. Il avait ôté ses lunettes et, agenouillé, les bras ouverts en croix, il respirait profondément et contemplait le paysage tandis que ses yeux bleus continuaient à répandre des larmes.

Voilà l’image vivante de l’homme contemporain. Étreint par une désespérante anxiété de croire en quelque chose, il place sa confiance dans une spiritualité désordonnée qui tente de déterrer à tout prix l’identité humaine. Il cherche éperdument l’énergie positive qu’aucun laboratoire n’a pu tester. Mais il refuse de croire en un Dieu d’amour disposé à transformer son monde intérieur perturbé.

Je ne crois pas aux coïncidences dans cette vie. Il existe un plan divin dont la découverte nous coûte fort cher. Personne ne lit un livre par hasard. Et personne ne continue à être le même après l’avoir lu. Que ferez-vous de ce que vous venez de lire ? La vie est une croissance constante. Et la croissance implique la douleur. Quitter la plage où vous avez toujours nagé pour vous plonger dans l’inconnu des eaux profondes peut être douloureux mais… nécessaire !

NOTES

1. La Nazione (Italie), 7 mars 2013.

2. El País (Espagne), 18 janvier 2012.

3. Strobe Talbott, “A Storm Erupts”, Time Magazine, 28 janvier 1991, p. 14, 17.

4. Daniel, chapitre 2.

5. Pour une explication plus complète de cette prophétie, voir J. J. DOUKHAN, Le soupir de la terre. Étude prophétique du livre de Daniel, Damarie-les-Lys, 1993, p. 36-57 ; Jean Zurcher, Les quatre empires universels, dans J. Doukhan, G. Hasel et al., Daniel. Questions débattues, Séminaire adventiste, Collonges-sous-Salève, 1980, p. 151-166 ; A. Lacocque, Le livre de Daniel, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel-Paris, 1976, p. 39-53.

6. Daniel 7 : 17.