La nouvelle tomba comme une bombe. Personne n’arrivait à y croire. Cette famille représentait un modèle pour toutes les autres. L’homme était un époux fidèle et un père préoccupé du bien-être de ses enfants. La femme était une épouse aimante, douce et hospitalière qui avait élevé les enfants avec soin et attention. Ceux-ci avaient grandi en respirant le climat d’un foyer plein d’amour et de compréhension. Et soudain, quand tous pensaient que rien ne pourrait les séparer, les parents réunirent la famille et lui annoncèrent leur divorce.
En apprenant la nouvelle, un ami du couple demanda, consterné : « Quelle autre famille sera sûre s’ils se séparent ? Ils étaient parfaits, s’aimaient, ont éduqué leurs enfants avec dévouement, ont aidé tant d’autres couples… Comment cette tragédie peut-elle arriver ? »
La famille vit un moment critique de son histoire. Aux États-Unis, pays des statistiques, chaque année, plus d’un million d’enfants souffrent du divorce de leurs parents. Et la moitié des enfants nés cette année de couples encore actuellement mariés verront leurs géniteurs divorcer avant qu’ils n’atteignent leurs dix-huit ans. 1 Le taux des divorces a crû d’une façon alarmante au sein de la nation la plus puissante du monde.
En 1935, il y avait seize divorces pour cent mariages. En 1998, 51% des mariages s’achevèrent par le divorce. 2 En 2012, le nombre des divorces grimpa à 70%. Cette catastrophe sociale engendre des problèmes de tout genre, allant de la délinquance au suicide, en passant par la drogue. Il est prouvé que l’augmentation de la criminalité est proportionnelle à la croissance des divorces. Des recherches récentes sur la relation entre l’histoire familiale et la criminalité indiquent que l’instabilité du foyer pousse fréquemment les enfants à se joindre à des bandes de délinquants. Il existe une étroite relation entre la structure familiale et la délinquance, la consommation de drogues et l’abus d’alcool. 3 Des études réalisées dans l’État américain du Wisconsin montrent de manière dramatique que le taux d’emprisonnement des jeunes délinquants est douze fois supérieur chez les jeunes dont les parents sont divorcés que chez ceux dont les parents vivent ensemble. 4
Le drame ne se limite pas aux États-Unis. L’honorable Robert Whelan, juge retraité de la Cour suprême de New-York, affirme qu’en Grande Bretagne, le risque de maltraitance des enfants est six fois supérieur dans des foyers issus d’un divorce que dans ceux qui sont stables. 5 Au Canada, deux professeurs de psychologie de l’Université McMaster soutiennent qu’il y a 70 à 100% de probabilités supplémentaires pour que les enfants de moins de deux ans soient tués par leurs beaux-parents que par leurs parents biologiques. 6
Les traces laissées par le divorce sur les membres d’une famille sont profondes et affectent tous les domaines de la vie, ce qui pousse beaucoup de gens à penser que le mariage est une institution en échec et passée de mode. Il y en a même qui croient que l’engagement est l’ennemi de l’amour et qu’il vaudrait mieux s’aimer sans la pression d’un document signé.
Comment est-il possible d’en être arrivé à ce point ? Pourquoi nous est-il si difficile de vivre ensemble dans un foyer ? Jésus décrivit le profil de l’individu moyen juste avant son retour : « Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu. » (2 Timothée 3 : 1-4) La description de Jésus est incroyablement exacte. Aujourd’hui, la société est profondément égoïste. Tout le monde exige en premier lieu la satisfaction de ses besoins personnels et très peu pensent à ceux des autres. À ceci s’ajoutent des attitudes qui contribuent très peu à une relation conjugale : l’arrogance, l’insensibilité, l’ingratitude, la calomnie, ainsi que la désobéissance aux parents. Vous rendez-vous compte ? Il est difficile qu’un mariage survive à des comportements égoïstes pareils. Mais ce n’est pas nouveau. Le comte Agénor de Gasparin soulignait déjà au XIXe siècle la nécessité d’éviter l’égoïsme dans la famille, étant donné qu’il croît déjà dangereusement dans les meilleurs foyers, ce pour quoi il faut le combattre sans égards. 7
COURT TEST SUR L’AMOUR
Une relation sentimentale saine exige une vision mûre de l’amour. Le test suivant peut vous orienter à ce sujet.
ÉVALUATION
Chaque réponse (c) vaut 2 points, (b) équivaut à 1 point et (a) est nul.
Résultat de 7 points ou plus :
Votre conception de l’amour est mûre et votre cœur est guidé par la modération. Le seul risque que vous courez est de trop rationaliser le sentiment amoureux.
Résultat entre 4 et 6 points :
Votre équilibre oscille entre l’impulsion et la raison. Méfiez-vous seulement de ne pas être inconstant dans l’art d’aimer, qui exige patience et dévouement.
Résultat de moins de 4 points :
Votre conception de l’amour est superficielle et vous courez le danger de vous laisser éblouir par une première impression dont vous déchanterez très rapidement par la suite.
D’après E. Rojas, No te rindas, Madrid, Planeta, 2011, p. 51-52.
Et si vous ajoutez à la description précédente que l’époque contemporaine se caractérise précisément par des attitudes sociales foncièrement individualistes, la situation par laquelle passent des institutions telles que la famille, l’école ou l’église devient plus compréhensible. Par conséquent, ce n’est pas le modèle familial qui est obsolète, mais plutôt l’emphase individualiste de la vie contemporaine qui promeut des attitudes rendant difficile à l’être humain la vie en société, le respect mutuel et la coopération, éléments fondamentaux pour l’organisation d’une famille.
Ceci n’était évidemment pas le plan originel de Dieu en établissant la première famille en Éden. Selon le concept divin biblique, l’homme et la femme devaient rester ensemble pour vivre épanouis et heureux. Le récit biblique rapporte que « l’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. […] Alors, l’Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. L’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’il avait prise de l’homme, et il l’amena vers l’homme. Et l’homme dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. L’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte. » (Genèse 2 : 18, 21-25)
Ce texte biblique contient des principes établis par Dieu pour la protection et la permanence de la famille. L’être humain fut créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. L’on peut discerner en un seul Dieu l’unité de trois personnes, le Père, le Fils et l’Esprit saint, sans pour autant dénaturer les caractéristiques propres à chacun d’eux. Le Père n’est ni le Fils, non plus que l’Esprit. De la même manière que le Fils et l’Esprit ne sont pas le Père. Et pourtant, tous trois sont un. Ils sont le même Dieu mais pas la même personne.
L’être humain, par le fait d’avoir été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, devait vivre la même expérience. Adam et Ève, deux personnes différentes douées de caractéristiques et d’individualités propres, vivaient comme s’ils ne formaient qu’un seul être, sans être ni séparés ni n’allant dans des directions opposées. L’on ne peut parler de la plénitude de l’être humain sans parler de l’union de l’homme et de la femme. Adam et Ève étaient différents mais en même temps complémentaires.
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui », dit Dieu. Qu’est-ce qu’une « aide semblable à lui » ? Nombreux sont ceux qui interprètent cette formule par être son assistante. Dans ce cas, l’homme serait le principal membre de la famille, le rôle de la femme se limitant à celui d’assistante. Mais ce concept dénaturerait la réalité. Pour mieux comprendre le concept biblique d’ « aide semblable », il faut le comparer à celui d’un autre verset contenant le même terme.
« Heureux celui qui a le Dieu de Jacob pour aide, et dont l’attente est en l’Éternel son Dieu. » (Psaume 146 : 5, Bible d’Ostervald, 1881) Bien que la plupart des versions françaises traduisent le terme en question par « secours », le mot hébreu « aide » qui se réfère à Dieu dans ce verset des Psaumes est ezer, comme celui appliqué à Ève dans la Genèse. Et il ne signifie pas « assistante ». Dieu ne pourrait être l’assistant de l’être humain. Ezer signifie « appui », « défense », « secours », « soutien », et dans ce cas concret, « aide ». 8
Lorsqu’Adam se réveilla de son sommeil et vit la femme nouvellement créée, il ne la considéra pas comme inférieure à lui mais comme quelqu’un qui venait le compléter. C’est alors qu’il composa un magnifique vers poétique en hébreu : « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! » Devant la femme, l’homme la reconnaît comme égale à lui dans son essence humaine. En Ève, Adam reconnaît sa propre humanité. Mais en même temps, il s’étonne et décèle en elle quelque chose de différent qui la rend attrayante. Ainsi apparaissent les caractéristiques propres à chacun. Ces détails distinctifs et particuliers de l’homme et de la femme ont une origine commune mais se développeront sur un mode différent et spécifique.
Ce développement ne sera néanmoins possible que si tous deux forment « une seule chair ». Voilà l’origine de la famille. Adam et Ève reconnaissent leurs origine et identité propres mais se trouvent face au défi d’apprendre à vivre en unité. Unité qui n’est paradoxalement possible que du fait que tous deux sont distincts. Dans l’unité, deux éléments différents ne forment qu’un. L’unité, à la différence de l’uniformité, reconnaît les différences parce qu’elle se réalise dans la relation harmonieuse de la paire. Homme et femme ne se fondent pas ni ne perdent leur identité, mais ne se distancient pas non plus l’un de l’autre. Chacun se trouve face à l’autre, sans sentiment de honte, de supériorité ou d’infériorité.
Cette réalité est illustrée par la phrase « En ce temps-là, l’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte. » L’homme et la femme se reconnaissent dans leur besoin de complémentarité et n’en ont point honte. Voilà pourquoi ils ne cachent pas leur nudité, mais l’acceptent en se complétant. Homme et femme voient clairement que la plénitude de leur propre humanité se réalise en formant une unité parfaite.
Les agressions ne trouvent pas place dans l’unité conjugale car l’homme et la femme, par le fait de reconnaître leur besoin mutuel, ne renoncent pas à leur individualité malgré qu’ils soient un. « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. »
La plupart des problèmes familiaux surgissent du désir de suprématie. L’homme a presque toujours dominé la femme et aujourd’hui la femme désire aussi pouvoir tout contrôler. Mais lorsque Dieu fit l’homme et la femme différents, il avait justement à l’esprit le fait qu’aucun des deux ne soit plus que l’autre, mais que tous deux soient importants et réciproquement nécessaires. Différents mais égaux. Le machisme et le féminisme sont le résultat du désordre intérieur de l’être humain causé par le péché.
C’est vrai qu’au cours de l’histoire, l’homme a eu tendance à dominer la femme. Par le passé, elle n’était pas considérée autrement que comme sa propriété. Mais Jésus vint dans le monde pour restaurer ce qui avait été déformé par le péché, y compris le concept de la famille et le rôle de l’homme comme celui de la femme dans la société. D’où sa déclaration : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a uni. » (Marc 10 : 7-9)
Jésus présente deux pensées intéressantes. La première formule le concept de l’égalité et de l’unité dans le mariage. Aucun membre du couple ne vaut plus que l’autre. Tous deux sont une seule chair. Ils ne sont plus deux mais un. Tous deux ont le droit de rêver et de réaliser leurs rêves, et tous deux doivent s’aider l’un l’autre dans ce processus de croissance et de développement mutuel.
D’autre part, le mariage est une institution sur laquelle personne ne doit interférer. « Pas même les parents ? » me demanda l’autre jour une dame préoccupée par le couple de son fils. Ma réponse fut : « Encore moins les parents ! »
Le nombre de foyers détruits parce que l’époux ou l’épouse n’a pas rompu le cordon ombilical parental n’est pas écrit. Vivre séparés des parents est un principe biblique établi dans l’Éden et repris par Jésus.
Pourtant, malgré le respect des principes bibliques au sujet du bonheur du couple et de la famille, il faut savoir que le bonheur n’est pas un port où l’on accoste, mais un processus qui se vit. L’on est heureux en cheminant à côté de la personne aimée. Le mariage est une école où l’on apprend tous les jours et à chaque instant. La différence est que personne n’y reçoit jamais de diplôme. Il est possible d’y apprendre quelque chose, même à l’article de la mort.
L’autre pensée du texte ci-dessus est que le mariage doit durer « jusqu’à ce que la mort les sépare ». Des problèmes existent dans tout mariage. Après l’apparition du péché, deux personnes ne vivent pas facilement à l’unisson, parce que le caractère est corrompu par l’égoïsme.
L’apôtre Paul établit un principe qui aide à comprendre pourquoi, parfois, malgré que l’homme ou la femme aient beau s’y efforcer, ils n’arrivent pas à aimer correctement. « Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. » (Éphésiens 5 : 25-27) Dans ce texte, Paul présente le principe du don de soi : « Aimez vos femmes comme Christ a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle. »
Pour aimer comme Christ aima, il faut sans aucun doute vivre en permanente communion avec lui. Les émotions de l’être humain naturel sont corrompues. L’effort, la volonté ou la maîtrise de soi ne peuvent rien faire pour laver la tache de l’égoïsme. Le monde intérieur de l’être humain, ses émotions et sentiments sont en déséquilibre permanent et l’intervention divine est nécessaire pour ranger ce désordre intérieur. Ce n’est que lorsque le caractère de Jésus sera reproduit en l’homme et la femme que ceux-ci pourront aimer comme Christ, qu’alors seulement ils pourront renoncer à eux-mêmes et se donner l’un à l’autre, don qui suscitera leur croissance mutuelle.
La thérapie humaine peut vous aider à comprendre le pourquoi de vos réactions face aux différentes circonstances de la vie mais ne peut changer votre cœur. Seul Dieu peut le faire. La Bible dit : « Quand tu te laverais avec du nitre, quand tu emploierais beaucoup de potasse, ton iniquité resterait marquée devant moi, dit le Seigneur, l’Éternel. » (Jérémie 2 : 22) Par ailleurs, il ajoute : « Je leur donnerai un même cœur, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de leurs corps le cœur de pierre, et je leur donnerai un cœur de chair. » (Ézéchiel 11 : 19)
L’épidémie du divorce qui s’étend dans la société est le résultat de l’absence de Dieu. La morale humaine n’a pas de solution aux traumatismes et complexes que l’homme et la femme portent dans les profondeurs de leur être. Il y a au fond de l’âme des cavernes obscures où résident des fantasmes qui perturbent et annulent la capacité d’être heureux et de rendre heureux quelqu’un d’autre. Comment un tel cœur peut-il aimer quelqu’un pour toujours ?
Le cœur de l’être humain non transformé éprouve des difficultés à comprendre les paroles de Jésus lorsque celui-ci dit : « Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni. » Et dans son souci de résoudre les choses à sa manière, il tombe dans l’incohérence de ses propres attitudes.
La logique nous dit par exemple que si quelqu’un signe un contrat d’achat ou de vente d’une maison, et qu’il décide de le rompre cinq ans après, aucun juge terrestre ne prononcera un verdict favorable à son endroit. Un engagement pris devant Dieu ne devrait-il pas avoir une importance bien plus grande ?
Cela ne signifie pas pour autant que, si un mariage s’est transformé en centre de violence prenant pour principales victimes les enfants, le couple doive demeurer ensemble, au péril de la vie. Le bon sens dit malheureusement que la séparation s’impose comme solution. Mais cela n’a jamais été l’idéal divin. Dieu accepte la séparation d’un couple comme mesure d’urgence, mais celle-ci ne devrait pas devenir une règle.
Le drame de la famille moderne est qu’on y confond l’amour avec l’attrait physique. Beaucoup de couples convolent devant l’autel par passion et non par amour. L’amour n’est pas seulement un sentiment mais, par-dessus tout, un principe. Or, les principes ne changent pas. Ils sont permanents. « L’amour est patient, il est plein de bonté ; l’amour n’est point envieux ; il ne se vante point, il ne s’enfle point d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche point son intérêt, il ne s’irrite point, il ne soupçonne point le mal, il ne se réjouit point de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité ; il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L’amour ne périt jamais. » (1 Corinthiens 13 : 4-8).
N’y a-t-il donc pas de place pour l’attrait physique dans le mariage ? Bien sûr que si ! Le sexe est l’un des plaisirs les plus purs, les plus propres et sacrés que Dieu ait créés. Il est si pur que dans l’Ancien Testament, Dieu identifia son peuple comme sien par la circoncision de l’organe sexuel. 9 Il n’imprima pas ce signe au cœur, ni au front, ni à la main, considérés comme des organes plus nobles.
Dans le Nouveau Testament, Dieu utilise la figure de la relation sexuelle entre époux pour illustrer le genre de relation pure qu’il désire avoir avec son Église. 10
À la création, Dieu accorda beaucoup de dons à l’être humain : la domination sur les autres êtres créés, 11 l’alimentation, 12 et finalement la mission de labourer la terre et de la cultiver. 13 Mais il n’en « bénit » que deux : le sabbat 14 et le sexe. 15
Pour que la relation sexuelle corresponde au don pur, saint et sacré que Dieu établit, elle doit impliquer les facultés physiques, mentales et spirituelles de l’être humain. En outre, il faut qu’elle soit pratiquée dans le cadre du mariage, entre un homme et une femme.
Selon la Bible, la relation sexuelle dans le mariage aurait trois buts : être un instrument de reproduction, 16 être un lien d’unité physique, mentale et spirituelle entre époux, 17 enfin être une source de plaisir pour les deux membres du couple. 18 L’être humain est tridimensionnel. L’apôtre Paul souhaite « que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus Christ ! » (1 Thessaloniciens 5 : 23)
D’autres écrivains bibliques 19 confirment cette déclaration de Paul qui considère l’être humain, non seulement comme un corps, mais comme un être à trois dimensions. Pour comprendre ses attitudes envers n’importe quel aspect de la vie, il faut donc le voir dans sa totalité et savoir que ces trois dimensions sont intimement liées. Aucune n’existe indépendamment des autres. 20 Par conséquent, quand quelqu’un meurt, tout meurt en lui : son corps, ses facultés mentales et ses facultés spirituelles. 21 Mais tant que l’individu est en vie, tout ce qu’il fait implique ses trois dimensions. En travaillant, en étudiant ou en se divertissant, en s’alimentant, en dormant ou en se réveillant, ses facultés physiques, mentales et spirituelles entrent en action.
DOUZE RAISONS POUR ÉPOUSER LA MAUVAISE PERSONNE
D’après A. Medina V., « Doce razones para casarte con la persona equivocada », Expresión Joven, Mexico, D.F., février 2012, p. 8-10.
Parfois, dans certaines circonstances, l’être humain tente de fragmenter son unité, ce qui entraîne des conséquences catastrophiques. Par exemple, si quelqu’un prend l’habitude de manger en étant pressé et qu’en même temps son esprit continue à résoudre certains problèmes, il finira tôt ou tard avec un ulcère d’estomac. 22 La même chose se passe avec l’activité sexuelle : pas moyen d’y séparer les facultés physiques, mentales et spirituelles. Quand les époux s’unissent intimement, ils le font dans leur unité tridimensionnelle et ce genre de relation les sécurise, les satisfait et les épanouit.
Mais nous vivons dans une société qui a banalisé le sexe. Aujourd’hui, pratiquer le sexe pour le sexe est passé dans les mœurs. On se limite à l’aspect physique et à impliquer peut-être d’une manière quelconque les facultés mentales. Rien de plus. La société a déterminé ce qui est « bon » pour elle, sans se préoccuper du plan de Dieu et en oubliant la structure de son propre être. Le résultat est désastreux. Peut-être le corps et l’intelligence acceptent-ils la pression de la culture, mais pas l’esprit, car il est l’empreinte de Dieu en l’homme. Cela ne dépend pas de lui. Et s’il insiste, il court le risque de souffrir « d’ulcères émotionnels » qui le rendront incapable de jouir de la relation sexuelle conjugale. Les conséquences naturelles de l’insatisfaction sont la dépravation et les aberrations sexuelles.
La description paulinienne du comportement humain est dramatique : « Car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles. C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs cœurs ; en sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps ; eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen ! C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes : car leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; et de même les hommes, abandonnant l’usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement. » (Romains 1 : 19-27)
Notre génération a perdu le sens de sa propre nature. Elle vit quasiment en fonction du plaisir physique. Rien qu’aux États-Unis, elle dépense annuellement en pornographie la fabuleuse somme de treize milliards de dollars. Il est difficile d’ouvrir l’ordinateur sans qu’apparaisse une sollicitation pornographique. On écrit des livres, on compose des chansons et on produit des films la plupart du temps avec le sexe pour thème. On ne trouve presque plus de publicité qui n’en appelle au sexe pour vendre un produit. L’être humain a commencé une course folle à la recherche d’un sens à donner à la vie sexuelle. Rien ne le satisfait. Dans cette folle quête, il tombe souvent dans la perversion et la dépravation. Tout cela parce qu’il méconnaît l’essence de son propre être.
Il est malgré tout possible de construire des foyers heureux et de mettre des enfants au monde qui soient le fruit de l’amour unissant un couple. Mais en même temps, il faut que ce couple cherche Dieu et permette à l’Auteur de la vie de mettre en ordre le monde intérieur de chaque membre de la famille. Transformés seulement par Jésus, homme et femme seront en condition de travailler au bonheur de l’autre, avec à la clé leur bonheur personnel.
Quant aux personnes qui forment des familles monoparentales ou qui ont délibérément choisi de vivre seules, elles ne doivent pas oublier qu’elles ont à combattre le même ennemi que les couples mariés : l’égoïsme. Le laisser croître provoquera aussi des ravages dans la vie de ceux qui sont seuls. D’où l’importance capitale qu’ils s’impliquent dans des activités de convivialité sociale et de soutien à autrui, ce qui leur permettra de former des habitudes d’abnégation. De cette façon, le pouvoir de Dieu permettra à cette catégorie de gens de se sentir pleinement épanouis et heureux dans la manière dont ils dont décidé d’organiser leur vie.
1. P. Fagan, R. Rector, Consecuencias del divorcio en Estados Unidos, Santiago du Chili: Universidad Finis Terrae, 1999, p. 11.
2. Ibid., p. 15.
3. P. Fagan, op. cit., p. 20-21.
4. Wisconsin Department of Health and Social Services, Division of Youth Services, “Family Status of Delinquents in Juvenile Correctional Facilities in Wisconsin,” Avril 1994.
5. Broken Homes & Battered Children: A Study of the Relationship between Child Abuse and Family Type, London: Family Education Trust, 1994, p. 29.
6. M. Wilson, M. Daly, The Risk of Maltreatment of Children Living with Stepparents, Nueva York: éd. Aldine de Gruyster, 1987, p. 215-232.
7. Agénor de Gasparin, La famille. Ses devoirs et ses douleurs, vol. II, Paris: Michel Lévy Frères, 1869, p. 66.
8. Ch. F. Houbigant, Racines hébraïques sans points-voyelles, ou Dictionnaire hébraïque par racines, Paris, 1782, p. 116 et 135.
9. Genèse 17 : 10-14 ; Lévitique 12 : 13 ; Deutéronome 10 : 16 ; Romains 2 : 29 ; Philippiens 3 : 3 ; Colossiens 2 : 11.
10. 2 Corinthiens 11 : 2 ; Éphésiens 5 : 23 ; Apocalypse 21 : 9.
11. Genèse 1 : 28.
12. Genèse 1 : 29.
13. Genèse 2 : 15.
14. Genèse 2 : 3.
15. Genèse 1 : 28.
16. Genèse 1 : 27-28.
17. 17. Genèse 2 : 24.
18. Proverbes 5 : 18-19.
19. Hébreux 4 : 12 ; Deutéronome 6 : 5 et 30 : 10
20. Psaumes 44 : 25.
21. Ecclésiaste 9 : 5-6, 10.
22. C. D. Spielberger, M. S. Moscoso, “Reacciones emocionales del estrés: ansiedad y cólera”, Avances en Psicología Clínica Latinoamericana, Bogota, 1996, p. 59-66.