Qu’y a-t-il après la mort ?

Chapitre 9 | Sommaire de ce chapitre

Une réalité inéluctable

Qu’est-ce que la mort ?

Le sommeil de la mort

Une histoire de film

Rien que deux chemins

Cet enfant n’avait pas à avoir peur, mais il hurlait désespérément tandis qu’il s’accrochait à la robe de sa mère et refusait de monter dans l’avion : « Je ne veux pas mourir ! Je ne veux pas mourir ! »

Il est possible que cet enfant ait vu un accident aérien à la télévision et que sa peur ne soit seulement le fruit de son imagination. Mais ses cris cachaient un fond de vérité : l’être humain a instinctivement peur de la mort.

Le romancier britannique Julian Barnes n’est plus un enfant. C’est un homme célèbre de soixante-deux ans. Il vient de publier son dernier ouvrage intitulé Nothing to be Frightened of [Rien à craindre]. L’on pourrait dire que l’œuvre est un sanglot d’adulte devant la mort.1

Une réalité inéluctable

Le livre mentionné est à la fois un roman autobiographique et un essai philosophique. L’auteur, athée affiché, y envisage la mort dans une perspective agnostique. Trois ans après sa parution, Barnes promut une campagne publicitaire sur les autobus de Londres affirmant qu’ « il n’y a pas de Dieu ».

Dans son dernier livre, l’auteur déclare que la mort est la disparition de quelque chose à quoi nous nous attachons mais qui, en réalité, n’existe pas. Par conséquent, la peur de la mort n’a pas de sens ; c’est la peur du néant. Et pourtant l’auteur confesse sa peur quotidienne de la mort ! Il s’imagine dans des situations dans lesquelles il pourrait mourir, par exemple pris dans les mâchoires d’un crocodile ou dans un naufrage.

La mort génère une peur incontrôlable chez Barnes. Il craint des choses aussi anodines que la diminution de l’énergie, le manque d’eau ou de lumière, etc. Regarder autour de lui le fait vivre dans l’incertitude car il constate que la plupart de ses amitiés n’en sont plus, qu’elles ne sont plus que le souvenir des amitiés passées.

Le livre de Barnes est le fruit d’un esprit peuplé d’incohérences. La mort n’est rien pour lui mais il écrit que malgré que nous échappions à nos parents dans la vie, ils viennent nous réclamer dans la mort. Pourquoi un athée a-t-il peur de la mort s’il croit qu’il n’existe rien au delà de la vie ? Comment est-il possible d’avoir peur de quelque chose qui n’existe pas ?

La véritable raison est qu’une curiosité innée pour les mystères de l’au-delà se niche dans le tréfonds de l’âme. Confucius disait au sujet la mort : « Celui qui ne sait pas ce qu’est la vie, comment saura-t-il ce qu’est la mort ? » 2

Mais la mort inquiète. En particulier quand elle touche une personne aimée ou s’approche inexorablement de nous. Des parents peuvent-ils demeurer indifférents devant le cadavre de leur enfant à peine âgé de trois ans ? Comment l’épouse aimée ne s’interroge-t-elle pas sur le destin de son défunt époux qu’elle a tant aimé ? Quel être humain âgé ne considère-t-il pas le futur avec appréhension ? Depuis les temps les plus lointains, la peur de l’irréversibilité de la mort a perturbé l’humanité et s’est concrétisée dans différents mythes et légendes, comme l’Épopée de Gilgamesh.3

Qu’est-ce que la mort ?

En fin de compte, qu’est-ce que la mort, pour tant effrayer l’être humain ? Où va celui-ci à la fin de sa vie ? Pour comprendre ce mystère, il faut se souvenir de la manière dont l’être humain fut créé. Le récit biblique explique que « l’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. » (Genèse 2 : 7)

D’après le texte, au commencement, Dieu forma le corps d’Adam de la poussière de la terre. Il n’en fit pas une poupée, comme certains le pensent, mais un corps réel, avec des cellules, des nerfs, des veines, des os, de la peau, des cheveux et tout ce qu’un corps requiert pour l’être. La seule chose qui lui manquait était la vie. C’était un corps de boue, inerte, sorti des mains mêmes de Dieu. Ce corps ne sentait, ne pensait ni ne bougeait. Ce n’était qu’un corps sans vie. Alors Dieu insuffla dans ses narines un souffle de vie, un simple souffle sans sentiments ni pensées.

CONCEPT BIBLIQUE DE LA MORT

Qu’est-ce que l’âme ?

« Le Seigneur Dieu façonna l’homme de la poussière de la terre ; il insuffla dans ses narines un souffle de vie, et l’homme devint un être vivant [âme]. » (Genèse 2 : 7, version Louis Segond 1910) Dieu prit de la poussière de la terre (matière), lui donna un souffle de vie (esprit) et le résultat fut un être vivant (âme).

POUSSIÈRE + SOUFFLE DE VIE (esprit) = ÊTRE VIVANT
CORPS + ESPRIT = ÂME

Selon la Bible, l’âme est intrinsèque à l’être humain. L’âme est un être vivant. Les êtres n’ont pas d’âme, ils sont une âme. Le terme hébreu utilisé pour « personne », « âme », « être », ainsi que dans quelques autres cas pour « vie » (par exemple Lévitique 17 : 11, 14) est nèphèsh. Le terme que l’on traduit par « esprit » est ruah, qui provient de la même racine que les mots souffle ou respirer. Mais alors que nèphèsh caractérise ce qu’est chaque être vivant (l’individualisation du souffle de Dieu), ruah est le soufflé de vie commun à chaque être vivant. Dans Genèse 2 : 7, nèphèsh s’utilise pour désigner l’homme créé par Dieu.

L’âme est-elle mortelle ?

« Voici, toutes les âmes sont à moi ; l’âme du fils comme l’âme du père, l’une et l’autre sont à moi ; l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. » (Ézéchiel 18 : 4, version Louis Segond 1910) Quand quelqu’un meurt, l’âme meurt aussi parce que l’âme est la personne. La Bible n’affirme nulle part que l’âme soit quelque chose qui habite dans le corps humain ou qu’elle soit immortelle.

Suite au péché, où retourne l’être humain ?

« C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. » (Genèse 3 : 19, version Louis Segond 1910).

À qui retourne le souffle de vie (esprit) ?

« (Mais souviens-toi de ton créateur…) avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. » (Ecclésiaste 12 : 7, version Louis Segond 1910) Quand quelqu’un meurt, l’esprit (souffle de vie) retourne à Dieu et le corps (poussière) retourne à la terre. C’est pourquoi la Bible dit : « Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront ; mais les morts ne savent rien, et il n’y a pour eux plus de salaire, puisque leur mémoire est oubliée. » (Écclésiaste 9 : 4, version Louis Segond 1910).

POUSSIÈRE (corps) – SOUFFLE DE VIE (esprit) = PERSONNE MORTE

Quel est l’unique être immortel ?

« (…) le bienheureux et seul souverain, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir, à qui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle. Amen ! » (1 Timothée 5 : 15-16, version Louis Segond 1910)

Quand l’être humain accédera-t-il à l’immortalité ?

« Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : La mort a été engloutie dans la victoire. » (1 Corinthiens 15 : 51-53, version Louis Segond 1910) Cette promesse s’accomplira à l’occasion de la seconde venue de Jésus.

POURQUOI LES TOURMENTS ÉTERNELS NE PEUVENT-ILS EXISTER ?

  1. Parce qu’alors les méchants vivraient à toujours, ce qui rendrait le péché éternel, idée contraire aux Écritures. (Psaumes 37 : 20)
  2. Parce que cette croyance présente Dieu comme un être dont la colère ne s’apaiserait jamais. Or, Dieu est amour. (1 Jean 4 : 8)
  3. Parce qu’ils représenteraient un châtiment disproportionné par rapport aux péchés commis, ce qui anéantirait l’infinie justice de Dieu. Le salaire du péché est la mort (Romains 6 : 23), pas la souffrance éternelle.
  4. Parce qu’ils assombriraient à jamais la félicité des rachetés. Les sauvés pourraient-ils contempler la souffrance éternelle de leurs semblables ? Serait-ce cela le « paradis » ? Non ! Là, il n’y aura plus de pleurs ni de douleurs. (Apocalypse 21 : 4)
  5. Parce que des tourments éternels perpétueraient la tragédie du péché et entacheraient à jamais l’univers de Dieu, la splendeur de la nouvelle Jérusalem. (Apocalypse 22 : 5)
  6. Parce que des tourments éternels déshonoreraient le caractère de Dieu et le convertiraient en un monstrueux agent de Satan. Or, Dieu est miséricordieux. (Luc 6 : 36)
  7. Nous rejetons l’enseignement des tourments éternels à cause des horribles conséquences que le péché a engendré jusqu’à présent sur cette terre. (Romains 8 : 22)

Mais quelque chose d’extraordinaire arriva lorsque le souffle s’unit au corps inerte : un être humain surgit, avec des sentiments, des pensées, des rêves et des projets. Un être vivant avec une volonté, capable de prendre des décisions et de se mouvoir d’un côté à l’autre. L’expression hébraïque dit qu’apparut « une âme vivante ».

La Bible n’enseigne pas qu’Adam ait reçu une âme. Avant la création d’Adam, l’âme ou l’esprit rationnel n’existait pas. Le texte biblique déclare qu’Adam se transforma en une âme vivante. Dans la Bible, une « âme vivante » est une personne résultant de l’union du corps, fait de boue, au souffle de vie que Dieu lui donna. Par conséquent, l’être humain ne possède pas d’âme, mais est une âme.

Et que se passe-t-il lorsque l’homme meurt ? Logiquement, le processus est inversé. Le souffle de vie se sépare du corps et tout redevient comme avant la création. L’esprit rationnel indépendant du corps n’existe pas. Il n’existait pas d’âme rationnelle avant que Dieu ne forme l’homme. L’âme rationnelle vint seulement à l’existence quand le souffle de vie s’unit au corps sans vie. Dans la mort, tout redevient comme au commencement. C’est la raison pour laquelle la Bible conseille ceci : « Mais souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours mauvais arrivent et que les années s’approchent où tu diras : Je n’y prends point de plaisir ; […] avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. » (Écclésiaste 12 : 1, 7)

La mort, selon le sage Salomon, est le triste jour où le corps retourne à la terre, comme c’était le cas avant la création, et où le souffle de vie retourne à celui qui le donna, Dieu. L’âme consciente n’existe pas séparée du corps. L’être humain est une âme pensante seulement pendant qu’il est vivant. Le jour où il meurt, son corps est porté au cimetière. Avec les années, il s’y transforme en poussière 4 et disparaît, tandis que le souffle de vie retourne à Dieu.

Salomon répète plusieurs fois cette vérité. « Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront ; mais les morts ne savent rien, et il n’y a pour eux plus de salaire, puisque leur mémoire est oubliée. Et leur amour, et leur haine, et leur envie, ont déjà péri ; et ils n’auront plus jamais aucune part à tout ce qui se fait sous le soleil. » (Écclésiaste 9 : 5-6) C’est pourquoi, « tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le ; car il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas. » (Écclésiaste 9 : 10)

On trouve beaucoup de versets de la Bible qui expriment l’état de complète inactivité de l’être humain après la mort. Voici par exemple ce que l’un d’entre eux dit à propos des pensées : « Leur souffle s’en va, ils rentrent dans la terre, et ce même jour leurs desseins périssent. » (Psaumes 146 : 4) Et voici ce qu’un autre dit quant à l’existence : « Tu caches ta face : ils sont tremblants ; tu leur retires le souffle : ils expirent, et retournent dans leur poussière. » (Psaumes 104 : 29)

Ceux qui meurent ne savent rien au sujet de leurs êtres chers : « Que ses fils soient honorés, il n’en sait rien ; qu’ils soient dans l’abaissement, il l’ignore. » (Job 14 : 21) Ils ne louent même pas Dieu : « Ce ne sont pas les morts qui célèbrent l’Éternel, ce n’est aucun de ceux qui descendent dans le lieu du silence. » (Psaumes 115 : 17) Et encore : « Ce n’est pas le séjour des morts qui te loue, ce n’est pas la mort qui te célèbre ; ceux qui sont descendus dans la fosse n’espèrent plus en ta fidélité. Le vivant, le vivant, c’est celui-là qui te loue, comme moi aujourd’hui. » (Ésaïe 38 : 18-19)

Le sommeil de la mort

S’il existe une image éloquente pouvant être comparée à la mort, c’est le sommeil. La Bible appelle la mort sommeil à cinquante-quatre reprises. Une personne endormie a-t-elle conscience de quelque chose ? Jésus lui-même dit à propos de Lazare : « Notre ami, dort ; mais je vais le réveiller. Les disciples lui dirent : Seigneur, s’il dort, il sera guéri. Jésus avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu’il parlait de l’assoupissement du sommeil. Alors Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort. » (Jean 11 : 11-14)

LE SOMMEIL DE LA MORT

  1. Ceux qui dorment sont inconscients. (Écclésiaste 9 : 6)
  2. Pendant le sommeil, les pensées conscientes cessent. (Psaumes 146 : 4)
  3. Le sommeil nous sépare de ceux qui sont éveillés et de leurs activités. (Écclésiaste 9 : 6)
  4. Le sommeil normal rend inactives les émotions conscientes. (Ecclésiaste 9 : 6)
  5. Le sommeil met fin aux activités du jour. (Écclésiaste 9 : 10)
  6. Pendant le sommeil, les êtres humains ne louent pas Dieu. (Psaumes 115 : 17)
  7. Le sommeil suppose un réveil. (Jean 5 : 28-29)

Mais alors surgit la question suivante : s’il n’existe plus d’esprit pensant lorsque l’homme meurt, d’où vient l’idée que l’âme est immortelle, qu’il y a d’autres vies, et qu’il existe des esprits désincarnés qui errent dans les sphères célestes ? Ces notions ne sont certainement pas bibliques, bien qu’elles apparaissent pour la première fois dans le jardin d’Éden. Dieu avait alors dit à Adam et Ève que s’ils mangeaient du fruit de la connaissance du bien et du mal, ils mourraient. 5 Mais le diable apparut déguisé en serpent 6 et dit à Ève : « Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (Genèse 3 : 4-5)

L’idée qui a rapporté le plus de dividendes à l’ennemi de Dieu est sans doute celle de l’immortalité de l’âme. La perspective de dépasser ses limites de créature et d’être égal à Dieu a toujours fasciné l’être humain. Mais la vérité biblique est que l’âme humaine n’est pas immortelle. 7 L’unique être à posséder l’immortalité est Dieu, qui « manifestera en son temps le bienheureux et seul souverain, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir, à qui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle. » (1 Timothée 6 : 15-16) La Bible enseigne que si l’être humain désire l’immortalité, il doit la chercher.

Après qu’Adam et Ève péchèrent dans le jardin d’Éden, Dieu dit : « Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. » (Genèse 3 : 22) Ce texte biblique explique que l’homme dépendait de l’arbre de la vie pour vivre éternellement. 8

Les premiers êtres humains vécurent très longtemps parce qu’ils eurent accès à l’arbre de la vie. 9 Malgré qu’Adam et Ève aient quitté l’Éden, le pouvoir du fruit de la vie demeurait vivace dans leur sang. Ils en transmirent les bénéfices à leurs descendants. Mais puisque l’homme n’est pas immortel en soi et qu’il dépendait de l’arbre de la vie pour prolonger éternellement son existence, la longévité de la race humaine s’amenuisa radicalement avec le temps. En péchant, l’homme perdit l’accès à cet arbre et par conséquent la possibilité de vivre à jamais. Par conséquent, à partir de ce moment, l’homme qui désire l’immortalité a dû la chercher. C’est ce que dit l’apôtre Paul : « (Dieu) rendra à chacun selon ses œuvres, réservant la vie éternelle à ceux qui, par la persévérance à bien faire, cherchent l’honneur, la gloire et l’immortalité. » (Romains 2 : 6-7)

Néanmoins, aujourd’hui, l’idée que l’esprit de l’homme continue à vivre après la mort parce que son âme est immortelle est culturellement généralisée et acceptée.

Je conversais il y a peu avec un jeune homme dont le père venait de mourir. Sa famille savait qu’il avait caché beaucoup d’argent dans un endroit secret, mais personne ne savait où. Quelqu’un suggéra de résoudre le problème en recourant à une personne capable de « communiquer » avec les morts. L’épouse et les enfants du défunt participèrent donc à une séance de spiritisme. L’esprit du père défunt fut convoqué et « apparut ». À la surprise et pour la joie de tous, il indiqua le lieu où se trouvait l’argent. Le jeune homme me dit : « Si quelqu’un m’avait raconté cette histoire, je n’y aurais pas cru. Mais j’ai participé personnellement à la séance, j’ai entendu la voix de mon père nous indiquant l’endroit, et l’argent était là. »

Ce jeune homme ne mentait pas. Il avait réellement entendu une voix, mais… celle d’un esprit et non de son père ! Selon la Bible, le jour où celui-ci mourut, son souffle de vie retourna à Dieu, son corps fut déposé au cimetière, dépourvu de toute conscience. Ceux qui participèrent à cette séance de spiritisme entendirent donc la voix d’un esprit.

Existe-t-il des esprits errants ? Il en existe beaucoup et les Saintes Écritures racontent comment ils firent irruption sur la scène humaine. « Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. » (Apocalypse 12 : 7-9)

Que croyez-vous que font aujourd’hui ces anges expulsés du ciel ? À quoi s’occupent-ils ? La Bible dit que l’arme préférée de l’ennemi est la tromperie et la séduction.10 Paul affirme que l’être humain n’a « pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Éphésiens 6 : 12) « Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. » (2 Corinthiens 11 : 14)

Des esprits déguisés, des anges déchus vêtus de lumière feront de plus en plus partie intégrante de notre quotidien, jusqu’à ce que l’humanité en arrive à accepter l’existence des esprits des morts comme réelle. Le cinéma, les romans et les médias sont de puissants instruments pour former la culture d’une génération et ils seront efficacement utilisés dans ce but.

Une histoire de film

En 1984, les trois parapsychologues Peter Venkman, Ray Stantz et Egon Spengler furent expulsés de l’université newyorkaise Columbia à cause de leurs études et pratiques peu orthodoxes. Ils montèrent alors leur propre affaire en travaillant comme chasseurs de fantômes et en faisant des recherches sur des phénomènes paranormaux. Leur première cliente fut Dana, une jeune violoncelliste préoccupée parce qu’elle avait reçu la vision d’un esprit qui la tourmentait. Dana et son voisin étaient possédés par cet esprit et s’étaient convertis en avatars qui apportent leur contribution à une entité maligne. Les chasseurs de fantômes découvrirent que l’édifice dans lequel ils résidaient avait été construit par un architecte pratiquant l’occultisme et que leur appartement constituait une porte dimensionnelle pour Gozer, un demi-dieu interdimensionnel qui menaçait de détruire le monde, en commençant par New -York.

Cette histoire remplie de figures étranges et d’esprits malins est l’argument du film Ghostbusters (S.O.S. Fantômes), sorti en 1984 et enregistré comme la comédie qui fit le plus de recettes de l’année. Son succès fut si important qu’il donna naissance par la suite à l’une des séries américaines les plus fameuses, nominée musicalement par un prix Emmy. La série, au ton originellement sombre et sinistre, se transforma en une fièvre collective aboutissant à la production de jeux électroniques, de jeux de table et de poupées commémoratives.

Depuis lors apparurent d’innombrables films ayant pour thème central le monde mystérieux de l’occultisme, lié à l’existence d’esprits désincarnés qui habitent le monde invisible des ténèbres. Et nombreux sont ceux qui courent parler avec les esprits malins en croyant qu’ils sont en train de parler avec les êtres chers que la mort leur a arrachés.

L’enseignement de la Bible est catégorique à ce sujet : « Si l’on vous dit : Consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l’avenir, qui poussent des sifflements et des soupirs, répondez : Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu ? S’adressera-t-il aux morts en faveur des vivants ? » (Ésaïe 8 : 19)

Revenons à Julian Barnes et à son livre Rien à craindre, dans lequel il déclare à propos de la mort qu’elle est pour lui l’unique aspect épouvantable qui définisse la vie. À moins d’en être pleinement conscient, l’on ne peut parvenir à comprendre en quoi consiste la vie. Mais si pour lui la mort n’est rien, alors la vie ne représente rien non plus. Quel sens a ce « rien » ? Barnes commence son livre en disant qu’il ne croit pas en Dieu mais le regrette. Plus avant, il déclare envier les croyants pour qui la mort est une porte d’entrée, alors que c’est une porte de sortie vers le néant pour les athées.

Cette attitude devant la mort, très humaine, instinctive, est une preuve de l’existence de Dieu et de l’authenticité du récit biblique. L’être humain ne fut pas créé pour mourir. La mort est un intrus dans son expérience. Elle est la triste conséquence de la séparation d’avec Dieu. La Bible affirme que Dieu est la vie même. Jésus déclara : « Je suis le chemin, la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi. » (Jean 14 : 6) Et l’apôtre Jean ajouta : « Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. » (1 Jean 5 : 12) Dieu est le Dieu de la vie ; il est la vie même. S’écarter de lui correspond à s’aventurer sur le territoire de la mort.

L’incohérence de l’être humain réside dans le fait qu’il s’écarte de Dieu mais désire la vie. Il cherche la vie comme ses poumons cherchent l’oxygène. Mais il se refuse d’accepter Dieu comme son créateur et son rédempteur. Il en fut ainsi dès les temps antiques. Les mythes de peuples enterrés sous la poussière de l’histoire ont enregistré la fuite de l’homme face au Dieu de la vie, mais en même temps la peur et le rejet de la mort. Pensez aux paroles de cet extrait d’un hymne funéraire védique :

Va-t’en d’ici, ô Mort, continue ton propre chemin,

Séparé de celui que les dieux veulent emprunter.

Toi qui as des yeux, toi qui entends, je t’en supplie,

Ne touche pas notre descendance,

N’injurie pas nos héros.

Quand tu feras disparaître les traces de Mrityu,

Prolongeant ton existence durant de longues années,

Quand tu seras riche en descendance et en biens,

Propre, pur, comme pour le sacrifice.

Séparés des morts sont les vivants :

Notre pétition aux dieux a été écoutée.

Nous sommes revenus à la danse et au rire,

Prolongeant notre existence durant de longues années.

Pour les vivants j’érige ce rempart : Que personne

D’entre eux ne dépasse cette limite !

Qu’ils survivent cent longs automnes

Enterrant la mort sous cette montagne.11

Rien que deux chemins

Le chrétien possède pour sa part un trésor appelé espérance, qui n’est pas seulement le désir que quelque chose arrive, mais la conviction que cela arrivera. Le chrétien ne place pas sa foi dans des possibilités mais dans des certitudes. Et il n’existe pas de certitude plus réelle que Jésus.

Voici ce que celui-ci a enseigné à ce sujet : « C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande. » (Matthieu 7 : 24-27)

L’être humain ne peut choisir qu’entre deux alternatives. Ou il édifie ses convictions sur le sable des théories et philosophies humaines, ou il les fonde sur le Rocher des siècles qu’est Jésus. Pour le chrétien, la mort est un songe dans lequel personne ne peut rien faire parce que la conscience n’y existe pas, parce que la bonne nouvelle est que la mort n’est pas la fin de tout.

Devant la tombe de Lazare, Jésus dit à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort. » (Jean 11 : 25) Que signifie « celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort » ? Qu’il y a une vie après la mort pour ceux qui croient en Jésus ? Oui, mais cette vie n’est pas immédiate à la mort.

L’apôtre Paul apporte une plus large information à ce sujet en disant : « Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont point d’espérance. Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts. […] Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. » (1 Thessaloniciens 4 : 13-14 et 16-18) Voilà la bienheureuse espérance de ceux qui croient en Jésus et l’acceptent comme leur sauveur. La mort n’est pas la fin de tout. La résurrection existe. « Les morts en Christ ressusciteront premièrement ». Un jour, bien avant que beaucoup de gens ne se l’imaginent, les cieux s’ouvriront, la trompette retentira et les morts qui reposent dans la foi au retour du Christ se lèveront dans des corps transformés pour une nouvelle vie. C’est pourquoi Paul s’exclame : « Ô mort, où est ta victoire ? Ô mort, où est ton aiguillon ? […] Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ ! » (1 Corinthiens 15 : 55, 57).

NOTES

1. J. Barnes, Nothing to Be Frightened Of, Londres, LRB Limited Editions, 2008.

2. Lun yu, Les entretiens de Confucius, Livre III, chap. XI.11, trad. Séraphin Couvreur, Club des librairies de France, Paris, 1956, https://bit.ly/2I1rnG7 (consulté le 28 août 2015).

3. Écrite en accadien, traduite en diverses langues du Proche-Orient antique, cette épopée est la création littéraire la plus célèbre des Babyloniens.

4. Genèse 3 : 19.

5. Genèse 2 : 16-17.

6. Apocalypse 12 : 9.

7. Ézéchiel 18 : 4, 20.

8. E.G. White, Patriarches et prophètes, p. 37, en ligne sur https://bit.ly/2wstKMs (consulté le 02.04.2014).

9. Genèse 5.

10. Le mot séduction (du latin seductio) correspond à l’action de prendre à part, mettre de côté. Selon le dictionnaire Trésor de la Langue française en ligne, https://bit.ly/2McLKp5, (consulté le 2.mai 2014), séduire signifie « induire en erreur », ou encore « tromper », « détourner du droit chemin, du bien », « convaincre en mettant en œuvre tous les moyens de plaire », « attirer de façon irrésistible ».

11. Rig Véda, X, 18.